En avion


Le danger est partout. Et je suis sûr que vous n’avez même pas conscience de tous ceux qui vous entourent. Récemment, par exemple, vous avez failli vous faire écraser par un avion biplace. J’ai en effet fait mon premier stage de pilotage d’avion. Je l’ai fait dans le ciel de Charleroi, et c’était résolument extraordinaire. Même si la séance durait une heure, il n’y a eu qu’une vingtaine de minutes de vol : le reste était en effet voué à la partie théorique. Cela peut paraître insuffisant, mais pour être honnête, c’est suffisant pour une première expérience. Parce que c’est plutôt impressionnant, en réalité. Il y a bien sûr la tension avant de décoller. Lorsque je suis arrivé à l’aéroclub, j’étais assez décontracté. Mais quand je me suis retrouvé aux manettes en bout de piste, attendant que la tour de contrôle me donne son accord, je peux vous certifier que j’étais impressionné ! Et ce n’est qu’un début, puisqu’il y a aussi le stress quand vient le moment de l’atterrissage ! En altitude, c’est plutôt peinard, dans l’ensemble. L’avion est particulièrement léger, et il est de ce fait ébranlé pour un rien, mais on corrige ça sans problème avec le manche. Mais quand vous êtes censés atterrir, je peux vous garantir que c’est toute autre chose : vous êtes au bord de la panique ! Vingt minutes, cela peut paraître faible, mais c’est tout de même usant. Ceci dit, même si c’est assez effrayant par moments, je vous invite chaudement à goûter l’expérience. Et dans le ciel de Charleroi, le monde est juste magique. Quoique pour être honnête, je n’ai pas trop eu la possibilité de m’attarder sur le spectacle : j’étais bien trop focalisé sur le fait de garder ma trajectoire ! Si vous pensez que la prise en main est trop difficile, sachez que ça n’a vraiment rien de bien compliqué. Pour vous donner une idée, on peut apprendre à piloter avant de pouvoir conduire une voiture. Le seul moment un peu délicat, c’est en définitive l’atterrissage. Mais fort heureusement, c’est le pilote-instructeur qui fait l’essentiel ! Je vous mets en lien le prestataire par lequel je suis passé pour ce stage de pilotage avion à Charleroi, si le coeur vous en dit.

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La Commission détourne la démocratie


La Commission veut-elle faire ratifier l’accord commercial conclu entre l’Union européenne et le Canada (« CETA ») en contournant les parlements nationaux ? La question sera tranchée, ce mardi, par le collège des vingt-huit commissaires, une bonne partie d’entre eux estimant qu’il suffit d’une approbation du conseil des ministres (là où siègent les États membres) et du Parlement européen. Une position juridiquement défendable, mais politiquement extrêmement risquée à l’heure où l’opposition au CETA et surtout au TTIP, le projet d’accord de libre-échange avec les États-Unis, ne cesse de s’amplifier, comme en a convenu Jean-Claude Juncker, le président de l’exécutif européen : « si les États membres pensent qu’une analyse juridique ne compte pour rien dès lors que le sujet devient trop politique, alors je serais la dernière personne à essayer de les stopper », a-t-il lancé le 29 juin, en marge du sommet de Bruxelles. Comme toujours dans le domaine européen, l’affaire est d’une rare complexité, les Etats n’acceptant de partager leur souveraineté qu’à reculons, ce qui aboutit à des procédures byzantines. Accrochez-vous donc, le voyage commence. Depuis l’origine de la construction communautaire, le commerce international est une « compétence exclusive » de l’Union. Et ce, pour deux raisons. D’une part, il est difficile qu’il en soit autrement à partir du moment où il existe un marché unique et que les marchandises, les capitaux et les services qui entrent dans un pays circulent librement dans l’espace commun. D’autre part, pris ensemble, les États membres sont la première puissance commerciale du monde, ce qui leur permet d’imposer leurs priorités à leurs partenaires commerciaux soucieux d’accéder au grand marché. Jusqu’au traité de Lisbonne, ces accords, négociés par la Commission sur mandat des États membres, étaient simplement adoptés par le Conseil des ministres à la majorité qualifiée, après une simple consultation du Parlement européen, et ce, sans aucune ratification des parlements nationaux. Sauf pour les accords dits « mixtes », c’est-à-dire qui touchent des compétences nationales, comme les services et la propriété intellectuelle, les investissements étrangers directs, les services culturels, audiovisuels sociaux, de santé et d’éducation, etc. Là, il faut en passer par la ratification nationale. Cela a été, par exemple, le cas de l’accord de Marrakech créant l’Organisation mondiale du commerce. Le Traité de Nice de 2001 a un peu modifié la règle du jeu pour les services et les aspects commerciaux de la propriété intellectuelle : un vote à l’unanimité du Conseil suffisait, sans passer par la case nationale. Le traité de Lisbonne, entré en vigueur en novembre 2009, a introduit le Parlement européen dans la boucle afin de démocratiser la politique commerciale (article 207 du traité sur le fonctionnement de l’UE) : le conseil des ministres ratifie toujours à la majorité qualifiée (55 % des États membres représentant 65 % de la population), mais avec l’approbation du Parlement européen. Ensuite, le conseil statue toujours à l’unanimité pour les accords « mixtes », mais cette fois avec l’approbation du Parlement européen en plus de celle des Parlements nationaux : « Lisbonne n’a pas modifié la répartition des compétences entre l’Union et les États, comme le prévoit expressément l’article 207 §6 », souligne Jean-Luc Sauron, conseiller d’État et spécialiste des questions européennes. « Il s’agissait simplement de donner plus de pouvoir au Parlement européen ». Autrement dit, c’est la qualification de l’accord qui va déterminer le processus de ratification. S’il n’est pas « mixte », les Parlements nationaux n’ont pas leur mot à dire, seul le Parlement européen étant impliqué ; s’il est « mixte », on entre dans une procédure de ratification à rallonge puisqu’il faudra passer par le Parlement européen, les vingt-huit parlements nationaux et les parlements régionaux dans les États fédéraux (Belgique, Espagne, Allemagne). Ce qui peut prendre du temps : la ratification de l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud a duré quatre ans… Sentant la contestation contre le CETA monter, une partie de la Commission, emmenée par la commissaire chargée du commerce, Cécilia Malmström, est donc tentée de qualifier le CETA d’accord purement européen, afin de court-circuiter les parlements nationaux. Mais cela fait hurler ceux qui s’opposent au TTIP, le CETA étant désormais perçu comme un « cheval de Troie » des intérêts américains en Europe. Cette démarche « risque d’ouvrir un boulevard aux europhobes en empêchant les Parlements nationaux d’avoir réellement leur mot à dire sur ce type de traité. Tout est fait pour empêcher un véritable débat public et ainsi accroitre la défiance à l’égard des institutions européennes », jugent ainsi Les Amis de la Terre. Il faut dire que le moment choisi est particulièrement malheureux : en plein Brexit et après que les Parlements wallon et néerlandais aient estimé, en avril dernier, que le CETA ne pouvait être ratifié en l’état… À la Commission on se défend de telles arrières pensées : « c’est un problème plus général. Il ne s’agit pas d’éviter le contrôle parlementaire puisque le Parlement européen se prononcera », explique un fonctionnaire européen. Une bonne partie des eurodéputés n’apprécient guère qu’on mette en cause la qualité de leur contrôle : « la ratification de l’accord sera démocratique puisque le Parlement européen ainsi que les États membres devront le ratifier », ce qui est loin d’être « antidémocratique » comme « certains, notamment des députés européens, osent déjà qualifier cette décision », tempête Franck Proust du PPE. Jean-Claude Juncker fait aussi remarquer que les gouvernements « peuvent demander à leur parlement comment ils doivent voter » à Bruxelles… On fait enfin remarquer au sein de l’exécutif européen que « si l’on met des années à ratifier des accords conclus à la demande et par nos États membres et que l’on prend le risque d’un rejet par un seul pays voire un seul parlement subnational, notre politique commerciale commune va devenir de moins en moins crédible ». Surtout, la Commission fait valoir qu’elle n’hésite pas à qualifier un accord de mixte si tel est le cas : « par exemple, nous venons de conclure un accord avec les pays du sud de l’Afrique. Il comporte des aspects d’aide au développement et cela relève clairement des compétences nationales. On l’a immédiatement qualifié de mixte », souligne un fonctionnaire. Il arrive aussi que la Commission, sous la pression des Etats, change son fusil d’épaule, requalifiant de mixtes des accords qu’elle considérait comme Européen (avec le Pérou, par exemple). Reste que si la Commission estime que le CETA n’est pas mixte, il faudra que les États décident du contraire à l’unanimité, comme le prévoient les traités. Or l’Italie considère déjà que tel est le cas… Cela étant, même si le CETA est considéré comme mixte, il devra être adopté à l’unanimité des Etats et à la majorité du Parlement européen. Reste que l’affaire est tellement complexe, comme vous venez de le lire, que le message envoyé par la Commission et les États membres risque d’être celui d’une confiscation du débat démocratique même si cela n’est absolument pas le cas. Jean-Claude Juncker, fin politique, le sait : le simplisme l’emporte toujours sur le complexe. C’est pourquoi il a lancé, le 29 juin : « Je ne suis pas prêt à mourir sur l’autel d’une question juridique ».



Les atteintes psychologiques dans le couple


selon une étude de l’Insee publiée ce lundi, 12,7% des femmes et 10,5% des hommes interrogés déclarent avoir subi des violences verbales au sein de leur couple. Jalousie, comportement dévalorisant, insultes, menaces… Près d’une femme sur huit et un homme sur dix interrogés se disent victimes d’atteintes psychologiques ou d’agressions verbales de la part de leur conjoint ou de leur ex-conjoint, selon une étude de l’Insee, publiée ce lundi. Plus précisément, 12,7% des femmes et 10,5% des hommes, âgés de 18 à 75 ans, déclarent avoir subi au sein de leur couple, ou de la part de leur ex-partenaire, des violences verbales ou des « actes de contrôle », recensés dans une liste de quinze attitudes types énumérées par cette enquête menée en 2014 et 2015. Les dévalorisations, remarques désagréables, le mépris de leurs opinions, la jalousie et l’isolement sont les comportements les plus souvent dénoncés par les personnes interrogées (9,1% des femmes et 6,7% des hommes). Ensuite viennent les menaces (6% des femmes et 3,9% des hommes) et les actes de contrôle tels que confisquer des papiers, empêcher de sortir de son domicile ou encore d’avoir accès à l’argent (7,8% des femmes et 6,3% des hommes). Enfin les personnes interrogées qui ne vivaient plus avec leurs conjoints au moment de l’enquête ont déclaré être trois fois plus souvent victimes d’atteintes psychologiques et d’agressions verbales que celles qui vivaient encore en couple. Ainsi 33% des femmes et 25% des hommes séparés contre 10% et 9% étant encore avec son conjoint déclarent subirent des violences psychologiques.