La dernière création de Vauban, depuis le ciel


Cette semaine, je vous emmène à Neuf-Brisach, dans le Haut-Rhin, où je me suis rendu le mois dernier pour un baptême de l’air en hélicoptère. Non pour vous parler du vol en lui-même, mais pour le chef-d’oeuvre que j’ai ainsi pu contempler depuis les cieux : la citadelle de Vauban.
Vauban n’en a évidemment pas produit qu’une seule, mais c’est là sa dernière, et à mon sens sa plus aboutie. Intacte, elle apparaît depuis les airs comme une rosace parfaitement dessinée, un tatouage tout en symétrie sur la terre. C’est un joyau. Une étoile dans laquelle s’imbrique une autre puis une autre, toutes à huit branches. Chacune ourlée d’un feston de grès rose puis d’une broderie verte. Vu du ciel, le Rhin révèle son enjeu stratégique majeur.
La citadelle joua un rôle d’avertissement. En 1648, le traité de Westphalie donnait en effet au royaume de France, entre autres, la ville de Breisach, de l’autre côté de ce Rhin aux allures de frontière. En 1697, le traité de Ryswick obligea Louis le Grand à rendre la ville à l’Allemagne. Il ordonna immédiatement à Vauban de verrouiller le passage du fleuve, lequel choisit cet emplacement et en traça prestement le plan.
En 1706, les remparts bastonnés, les fortifications, la place d’Armes, les rues au cordeau et les 48 îlots étaient déjà tels qu’on peut les voir maintenant. LouisXlV baptisa la forteresse Neuf-Brisach, indiquant à ses ennemis qu’il gardait plus qu’un oeil sur la Breisach d’outre-Rhin…
Neuf-Brisach est une ville octogonale qui n’a aucun équivalent en Europe. Quatre portes y donnaient accès, deux ont été détruites pendant les guerres de 1870 et 1945. Il en subsiste deux. Celle de Colmar, très spectaculaire, abrite le musée Vauban où on voit des documents et un remarquable plan-relief de la place forte. La porte de Belfort est tout aussi impressionnante avec ses colonnades qui font penser à l’entrée de quelque temple.
Sur la place d’Armes, l’élégance classique de l’église Saint-Louis convient à cette ville où l’angle droit est roi. On est au cœur de la dernière création de Vauban, un chef-d’oeuvre d’architecture militaire inégalé.
Si vous devez effectuer un seul vol dans votre vie, que ce soit en hélicoptère, en Cessna, ou même en montgolfière, alors faites-le près de Neuf-Brisach. Il est rare de voir autant de perfection dans une construction humaine. A lire sur le site de ce de vol en hélicoptère.

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Implications des processus ignés sur la distribution des éléments traces dans la croûte martienne


Nos principales sources de données concernant la distribution des éléments traces dans la croûte martienne sont les météorites martiennes. En effet, les seuls éléments traces analysables depuis l’orbite et in situ sont le thorium et le chlore détectés par le spectromètre à rayon gamma à bord du satellite Mars Odyssey (en anglais ‘Gamma Ray Spectrometer’, GRS), et une dizaine de traces (e.g., S, P, Cr, Ni, Zn et Ge) mesurées par l’instrument ‘Alpha Particle X-ray Spectrometer’ (APXS) à bord des landers et rovers précédant la mission Mars Science Laboratory (MSL) qui a débuté en 2012. Cependant, même si les météorites permettent de travailler sur l’ensemble des 80 éléments traces présent dans les roches, leur représentativité spatiale est faible : la plupart sont d’âge amazonien (moins de 1.3 Ga), i.e., représentatifs de moins de 20% de la surface de Mars. Ainsi, malgré l’analyse de seulement deux traces (Th et Cl) et quatre majeurs (Si, Fe, K et H), les données orbitales GRS sont de première importance : elles sont représentatives de la quasi totalité de la surface de Mars. Les missions in situ offrent également un avantage considérable puisqu’elles ont permis d’analyser la totalité des éléments majeurs et une dizaine d’éléments traces à échelle plus fine que le GRS (résolution spatiale GRS de 600 km), dans des matériaux ignés plus anciens que les météorites datant du Noachien à l’Hespérien : la géochimie d’une croûte plus primitive que les météorites martiennes est ainsi rendue accessible.