Conférence de Madrid


Cette semaine, je souhaiterais revenir sur un événement qui m’a marqué avant-hier, lors d’un congrès. en plein milieu d’une discussion, un intervenant m’a sorti une aberration : il a osé remettre en question l’idée selon laquelle les pays développés ont besoin de croissance économique. Son argument phare pouvait se résumer ainsi : « la planète ne peut se permettre le style de vie moderne ». Une idée qui m’énerve toujours, et ce d’autant que je l’entends continuellement. Plus le pays est développé, plus la croissance économique est jaugé comme inutile. Le fait que l’Occident à continuer sa croissance économique est même estimée par beaucoup comme immoral. Néanmoins, les pays riches ont également besoin de se développer pour que leur société continue d’avancer. Le choix du progrès social est aussi impératif pour un pays riche que pour un pays sous-développé. Sans croissance, la distribution du capital reste la même. Le développement de l’un est alors automatiquement opéré au préjudice de l’autre. La bataille contre la misère occasionne par exemple une restriction des dépenses dans l’éducation ; une meilleure protection sociale doit quelquefois être financée par moins de culture; un nouveau stade engendre une baisse des indemnités de retraite. Sans croissance, nous ressentons le caractère provisoire de notre prospérité. Une société qui ne progresse pas est une société où des citoyens individuels, des investisseurs et des couches sociales se partagent le même os. Quand un pays connaît la croissance, elle est plus simple de partager. La classe moyenne seront en effet davantage incités à redistribuer ses richesses si elle pense qu’elle continuera elle-même à prospérer. Tandis qu’une société qui stagne deviendra non seulement plus fermée, mais aura tendance à maudire l’idée de la répartition et s’éloignera au final moins démocratique. Les sociétés favorisées par une croissance économique sont plus désintéressées et tendent vers un idéal démocratique. Si ce colloque m’a appris quelque chose : c’est que la moitié des français participant à notre échange n’étaient pas convaincus de cette nécessité de croissance. Et je suis persuadé que cet état d’esprit est à mettre en rapport avec à miner notre économie. Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de ce séminaire à Madrid.


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