Implications des processus ignés sur la distribution des éléments traces dans la croûte martienne


Nos principales sources de données concernant la distribution des éléments traces dans la croûte martienne sont les météorites martiennes. En effet, les seuls éléments traces analysables depuis l’orbite et in situ sont le thorium et le chlore détectés par le spectromètre à rayon gamma à bord du satellite Mars Odyssey (en anglais ‘Gamma Ray Spectrometer’, GRS), et une dizaine de traces (e.g., S, P, Cr, Ni, Zn et Ge) mesurées par l’instrument ‘Alpha Particle X-ray Spectrometer’ (APXS) à bord des landers et rovers précédant la mission Mars Science Laboratory (MSL) qui a débuté en 2012. Cependant, même si les météorites permettent de travailler sur l’ensemble des 80 éléments traces présent dans les roches, leur représentativité spatiale est faible : la plupart sont d’âge amazonien (moins de 1.3 Ga), i.e., représentatifs de moins de 20% de la surface de Mars. Ainsi, malgré l’analyse de seulement deux traces (Th et Cl) et quatre majeurs (Si, Fe, K et H), les données orbitales GRS sont de première importance : elles sont représentatives de la quasi totalité de la surface de Mars. Les missions in situ offrent également un avantage considérable puisqu’elles ont permis d’analyser la totalité des éléments majeurs et une dizaine d’éléments traces à échelle plus fine que le GRS (résolution spatiale GRS de 600 km), dans des matériaux ignés plus anciens que les météorites datant du Noachien à l’Hespérien : la géochimie d’une croûte plus primitive que les météorites martiennes est ainsi rendue accessible.


No Comments, Comment or Ping